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« On ne reprend jamais son souffle dans ce récit initiatique mené tambour battant, où le découpage systématique des pages en grilles de quinze cases, sans blanc, entraîne dans une poursuite effrénée. Ce rythme haletant rappelle les romans d’aventure de la fin du XIXe siècle et Storeyville, bien que situé quelques décennies plus tard, n’est pas sans évoquer l’Amérique de Mark Twain ou de Jack London. » Les Inrockuptibles

« Dès qu’on se laisse glisser dans ses grandes pages, on est immédiatement absorbé, avalé par le dynamisme de la narration, mais aussi par la puissance que génère la rencontre frontale entre la trame assez classique de l’histoire et ce graphisme flirtant parfois avec l’abstraction. Et l’on comprend pourquoi le travail de ce jeune auteur a tout de suite séduit certains de ses plus éminents confrères comme Seth, David Mazzuccelli ou Chris Ware, qui signe la préface de l’album. » dBD

Storeyville
Santoro, Frank
Titre original : Storeyville
Traduction de Jean-Paul Jennequin. Lettrage de Anne Beauchard.

"La première fois que j’ai lu Storeyville a été l’un des moments clés de ma vie d’auteur de bandes dessinées, je considère ce livre comme l’une des étapes importantes du développement de ce medium." Extrait de la préface de Chris Ware

Initialement auto-édité par Frank Santoro en 1995 au format des quotidiens américains et sur papier journal, Storeyville a été encensé dès sa parution par les principaux auteurs de la bande dessinée indépendante américaine, et notamment Chris Ware, Seth et David Mazzuchelli. Storeyville décrit la quête initiatique de Will Good, un jeune hobo issu de l’Amérique de la Grande Dépression. Condamné à la débrouille, acoquiné avec des petites frappes, et coincé dans les faubourgs de Pittsburgh, Will est impatient de déguerpir à la première occasion. Lorsqu’il apprend que son ancien mentor - un noir américain appelé Révérend Rudy - a été aperçu à Montréal, Will s’embarque dans une traversée de l’est des Etats-Unis.

Storeyville est construit sur la trame du traditionnel récit d’apprentissage en hommage aux grands auteurs classiques américains. Storeyville fait ainsi écho aux nouvelles de Mark Twain, John Steinbeck et Jack London. Au regard du relatif classicisme de la trame de l’histoire, le dessin de Storeyville est étonnamment avant-gardiste. Les illustrations et la composition des pages, réalisées dans un style brut qui tend parfois vers l’abstraction, s’inspirent à la fois des principes de l’improvisation jazz et de l’écriture automatique.

Informations
Parution le mardi 10 novembre 2009

Format : 28x40 cm cartonné
46 pages couleurs
Prix de vente : 23 euros
ISBN : 978-2-916207-36-0

Frank Santoro est né le 14 mai 1972 à Pittsburgh.
Après des études artistiques au San Francisco Art Institute, il se lance en 1992 sous le pseudonyme de Sirk dans l’auto-édition d’un magazine d’illustrations photocopiées détournant l’imagerie populaire des années 30. Dix numéros de ce magazine seront publiés entre 1992 et 1994.

Fasciné par le grand format des bandes dessinées publiées dans les pages du dimanche des quotidiens américains, Frank Santoro se lance dans un projet lui permettant d’expérimenter de nouvelles techniques de narration et de découpage des planches de bande dessinée. Il dessine Storeyville de janvier à juin 1995. Il imprime dans le Wisconsin 10 000 exemplaires de Storeyville au format des quotidiens américains, sur papier journal. Un petit nombre d’exemplaires seront vendus au cours de conventions mais la plus grande partie du tirage finira distribuée gratuitement dans des boîtes à lettres, des librairies ou encore des salles de cinéma de la région de Pittsburgh. En dépit de ces problèmes de distribution, Storeyville devient l’une des bandes dessinées de référence des années 1990.
Quelques-unes des plus grandes figures de la bande dessinée indépendante américaine auront remarqué ce brillant ouvrage, et parmi eux Chris Ware, Seth et David Mazzucchelli.

Frank Santoro délaisse ensuite la bande dessinée pendant une dizaine d’années et retourne à San Francisco en 1996 pour se consacrer à la peinture. Trois ans plus tard il déménage à New York où il travaille à la galerie Matthew Marks, puis pour le peintre Dorothea Rockburne. En 2001, il expose ses travaux à l’American Academy of Arts and Letters Invitational puis devient l’assistant du peintre italien Francesco Clemente. À partir de 2005, il renoue avec la bande dessinée et publie quelques histoires courtes. En 2007, PictureBox réédite Storeyville en reproduisant à l’identique le format de la version originale, mais sous couverture cartonnée. Il publie ensuite quelques histoires courtes publiées par PictureBox ou dans les revues Mome et Kramers Ergot. Il collabore régulièrement avec Dash Shaw sur les projets de dessins animés. Son dernier livre, Pompeii est publié en septembre 2013 chez PictureBox.
Frank Santoro vit à Pittsburgh.